Ce printemps, le domaine départemental de Kerguéhennec, invite à découvrir deux artistes d’une très grande singularité. Expositions du 31 mars au 2 juin 2019.
Michel Mousseau, peintre abstrait, a réalisé une centaine de dessins sur le motif lors d’une résidence au domaine.
Daniel Pontoreau, sculpteur, investit les vastes volumes des écuries avec un ensemble d’œuvres choisies.
Michel Mousseau naît en 1934 en Anjou (France). Adolescent, il découvre Cézanne au lycée Lakanal à Sceaux. Il s’échappe souvent et peint seul dans la campagne. Un camarade l’introduit dans un atelier de peintre où sont accrochés d’authentiques Soutine et Modigliani.
En 1957, deux expositions personnelles marquent le début de sa carrière de peintre, à la Galerie Malaval à Lyon et à la Galerie Tooth de Londres. Suivront pendant plus de dix ans des expositions régulières rue Bona- parte à la Galerie Motte, qui le prend sous contrat. Il s’installe définitivement en 1975 dans le 20e arron- dissement de Paris où il aménage un ancien atelier de menuisier.
Il fait rapidement évoluer sa peinture, d’abord descrip- tive, vers une certaine abstraction, où la couleur prend toute la place. La source de son inspiration demeure ce regard à l’affût qu’il porte sur le monde. Aujourd’hui, il développe sur la toile de grandes plages de franches couleurs, rouges, bleues, jaunes, qu’il met en rapport avec des tons sombres, voire très sombres d’une ma- tière dense qui retient la lumière. Quel qu’en soit le for- mat, grand comme la main ou à la taille d’un homme debout, la composition se veut à la fois monumentale et intime. Par tempérament, il fait le choix d’exprimer le versant lumineux et dynamique de la vie.
A partir des années 1990, dans le Cotentin, il entreprend un projet d’épuisement du paysage par le dessin, à l’instar de Pérec. Chaque été, même papier, même crayon, il investit le même lieu circonscrit devenu un vé- ritable atelier-dehors.Avec pour enjeu de faire évoluer le dessin en travaillant sur la forme sans changer de motif. Depuis, sont nés là plusieurs milliers de dessins, baptisés Lisières.
En septembre-octobre 2017, cette méthode transposée au Domaine de Kerguéhennec lors de la résidence de Michel Mousseau a trouvé son plein épanouissement et produit 103 dessins baptisés Territoires des origines.