Des colliers de coquillages réalisés pour Dora Maar sur les plages de Juan-les-Pins en 1937 aux véritables œuvres d’orfèvrerie
des années 1960, en passant par les pièces de céramique réalisées dans l’atelier Madoura, à Vallauris, le bijou est pour Picasso un énième terrain de jeu, une nouvelle sphère des possibles. Dora Maar est une de ses premières muses en la matière et le collier solaire réalisé peu après leur rencontre précède les colliers de coquillages estivaux. Leur romance lui inspirera encore, à la fin des années 1930, pendentifs, broches, médaillons et bagues enfermant le portrait de la photographe surréaliste. Probablement achetés tels quels, les objets étaient ensuite transformés par Picasso, qui y ajoutait un sujet dessiné ou gravé. Ils devenaient alors de véritables œuvres d’art miniatures.
Nombre de ces bijoux referont surface lors de la vente aux enchères qui succède à la mort de Dora Maar, en 1998. À la fois preuves d’amour et témoignages particuliers du génie de Picasso, ils étaient restés jusque-là dans la collection personnelle de l’artiste surréaliste.
Quelques années plus tard, c’est de nouveau la passion amoureuse de l’artiste espagnol qui lui souffle ses créations joaillières et, à partir de la fin des années 1940, Françoise Gilot peut flâner sur les plages de Golfe-Juan ou dans les jardins de Vallauris parée de colliers en céramique imposants, tel le Collier Hibou. L’époque est celle de Madoura, qui voit, outre les milliers d’éditions de plats et vases de poterie, plusieurs médaillons en terre cuite sortir des fours de l’atelier tenu par Georges et Suzanne Ramié.
Texte extrait du communiqué de presse de l’exposition « Picasso et les bijoux d’artiste » prochainement au Museu Picasso de Barcelone.
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