Aix-en-Provence
Une exposition internationale, sa demeure, son atelier, ses paysages…
La Ville d’Aix-en-Provence propose à partir du mois de juin 2025 un grand évènement dédié au peintre Paul Cezanne, né et mort dans cette ville qui a été, avec ses paysages alentours et sa montagne devenue mythique grâce à sa peinture, le théâtre de toute une vie. Ainsi, la ville d’Aix-en-Provence, en vue de cette année exceptionnelle a décidé de restaurer progressivement et d’ouvrir définitivement au public la bastide du Jas de Bouffan, acquise par le père de l’artiste en 1859.
Cette bastide située en bordure Ouest du centre ville a été pour Cezanne plus qu’une demeure familiale dont il devra pourtant se départir à contre-coeur en 1899. C’est là qu’il a peint ses premières oeuvres à l’âge de 20 ans et dont il reste encore aujourd’hui des fragments récemment découverts dans le « Grand Salon » ; c’est là aussi que son père lui installe un atelier au deuxième étage, éclairé par une grande verrière fendant la toiture d’où sortiront ses plus grands chefs-d’oeuvre.
De ces 40 ans passés dans la demeure familiale entourée de 15 hectares de vignes et de vergers, vont naître natures mortes, joueurs de cartes, baigneurs et baigneuses, portraits et autoportraits que le musée Granet va proposer dans une grande exposition du 28 juin au 12 octobre 2025. Plus de 100 oeuvres, huiles sur toile, dessins et aquarelles feront ainsi le lien avec sa bastide familiale restaurée ainsi que son parc, dont il reste aujourd’hui près de 5 hectares quasi intacts. Ces oeuvres inestimables viennent du monde entier, à la fois des grands musées français notamment du musée d’Orsay mais aussi de Bâle, Chicago, Harvard, Londres, Los Angeles, New York, Ottawa, Tokyo, Zurich…
Le visiteur pourra ainsi passer de la visite de sa demeure familiale et des jardins restaurés où seront visibles certains points de vue de l’artiste, aux salles d’exposition du musée Granet où, au fil des sections apparaîtront les oeuvres de Cezanne peintes au Jas de Bouffan. Celle-ci figureront les « habitants » de la bastide, les terres du domaine, l’allée de marronniers, le bassin, ou encore la bastide et la ferme attenante, immortalisées dans une toile exceptionnelle provenant de la National Gallery de Prague, donnant au projet toute sa cohérence scientifique et artistique. De surcroît, la ferme qui jouxte la bastide abritera la gestion du Catalogue Raisonné de l’artiste au sein du Centre de Recherche Cezannien, seul au monde à pouvoir authentifier une oeuvre du Maître d’Aix.
En 1899, le peintre est obligé de vendre le domaine du Jas de Bouffan. Cezanne s’installe alors dans le quartier de l’hôtel de ville -rue Boulegon précisément -, et achète un terrain sur la colline des Lauves, au dessus de la cathédrale d’Aix, pour s’y construire un atelier qui deviendra son dernier espace de création à partir de 1902. C’est là entre autres qu’il terminera ses Grandes Baigneuses visibles aujourd’hui à la Barnes Foundation de Philadelphie, qu’il avait commencées au Jas de Bouffan.
La ville d’Aix-en-Provence y a fait l’acquisition en 2016 d’un terrain jouxtant l’atelier, afin d’en fluidifier l’accès. C’est donc dans un espace désormais entièrement dédié à l’artiste, à l’atelier laissé intact et aux objets restaurés, que se poursuivra l’année Cezanne 2025.
Cette année exceptionnelle prendra également tout son sens grâce à la création d’un nouveau parcours pour le public menant aux carrières de Bibémus. Ce lieu hautement cezannien situé à l’Est de la ville en direction de la mythique montagne Sainte-Victoire, complétera ces propositions et permettra ainsi au public de mieux comprendre in situ les sources d’inspiration de l’artiste. En effet, c’est à partir des années 1890 que l’on voit s’affirmer dans son oeuvre la géométrisation du paysage qui fera de Cezanne le « père de l’art Moderne », « Notre père à tous » comme le disait Picasso, dont la sépulture se trouve à quelques kilomètres de là.
Tout au long de cette célébration, une programmation ambitieuse des musées d’art et d’histoire de la ville d’Aix viendront resituer Cezanne dans son époque et apporter un autre éclairage sur une postérité qui n’est pas allée de soi aussi bien dans sa ville natale qu’en France.
Pour les plus petits, un parcours pédagogique sera proposé dès février 2025, avant, pendant, et après l’exposition au musée Granet, dans les espaces de La Manufacture afin que le jeune public appréhende de façon ludique et didactique ce qui fait la singularité de l’artiste.
Attachée de presse : Aurélie Cadot
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