du 12 juin 2026 à avril 2027, au musée des Confluences, Lyon
C’est un pays que l’on connaît peu… et pour cause : la Corée du Nord est une des dictatures les plus fermées au monde. Le photographe Stéphan Gladieu s’y est rendu cinq fois pour réaliser une série de portraits entre 2017 et 2020. Dûment autorisé à entrer dans ce pays de contrôle absolu, accompagné en permanence, il recrée, avec son studio photographique mobile, un cadre de liberté en jouant avec les arrière-plans et les codes de la propagande. Du salon de coiffure à la patinoire, de l’usine à la rizière, une quarantaine de portraits ouvrent autant de fenêtres sur la vie quotidienne en Corée du Nord, documentant un moment charnière de l’histoire contemporaine. Soigneusement étudiée, la mise en scène frontale des modèles offre une approche humaniste d’individus habituellement fondus dans le collectif. Le travail sur les couleurs et la répétition des poses agissent comme le fil conducteur de l’exposition, entre réalité et représentation, entre identités propres et apparences codifiées. En partageant le récit de ses séances de prises de vue, Stéphan Gladieu interroge également notre rapport aux images. Devant l’appareil photographique, les NordCoréens nous regardent, autant que nous les observons. Mais que voient-ils en nous et que percevons-nous vraiment d’eux ?